3. Garantie (2004)

Les garanties méritent une place sur la liste en raison de leur message puissant selon lequel le changement est possible. Les films de Michael Mann tournent souvent autour de personnages coincés dans leur travail, leurs ambitions personnelles passant au second plan (comme on le voit dans Heat, par exemple). Dans Collatéral, le personnage de Jamie Foxx nommé Max Durocher ose rêver d’un avenir meilleur et tout commence avec l’arrivée du personnage de Tom Cruise, Vincent.

Dans ce film, Tom Cruise joue un type de rôle très différent de celui du beau parleur auquel nous sommes habitués. Dans le film, il s’agit d’un tueur à gages plus âgé qui, malgré son âge, reste un véritable professionnel. Vincent monte dans le taxi de Max et lui confie une tâche inhabituelle : il doit le conduire vers diverses cibles d’assassinat. Les séquences suivantes sont filmées avec beaucoup de tension et de menace.

Ce qui distingue Collatéral du catalogue de films de Mann, c’est le personnage de Max, joué par Jamie Foxx. Contrairement à de nombreux protagonistes de Mann, Max n’est pas obsédé par le fait d’être le meilleur dans son travail. Foxx joue un chauffeur de taxi dans le film. Il prend son travail au sérieux, mais il rêve de démarrer sa propre entreprise et d’abandonner son métier actuel.

Dans ce film, il essaie de dire au revoir à son ancienne vie et d’être à la hauteur de ses objectifs. La croissance de Max en tant que personne est introduite à travers une charmante interaction avec un passager, joué par Jada Pinkett Smith. Cependant, le personnage de Tom Cruise, Vincent, remet en question les rêves de Max et le force à faire face à ses obligations professionnelles. Le conflit chez Max rend le film super intéressant à regarder.

2. Voleur (1981)

Le premier film de Michael Mann, Thief, sorti en 1981, constitue sans aucun doute un premier pas remarquable dans le monde de la réalisation (premier film). Non seulement c’est une expérience visuelle agréable, mais cela marque également le début de la vision artistique, du style et de la profondeur de Mann.

Dans Thief, nous suivons l’histoire de Frank, joué par James Caan, un maître criminel spécialisé dans le crochetage. Mann montre les compétences de Frank avec beaucoup de précision et de style dans une séquence d’introduction passionnante. Frank est indéniablement bon dans ce qu’il fait, mais il sent la pression augmenter avec les menaces violentes qui se rapprochent. En même temps, pour la première fois de sa vie, le désir de Frank de s’installer et de fonder une vie de famille grandit.

Cependant, ce désir est éclipsé par les dettes que Frank doit payer, ce qui l’oblige à faire un dernier gros travail avant de pouvoir obtenir ce qu’il veut vraiment. Le savoir-faire de Mann est évident dans chaque scène, avec des couleurs vibrantes et une musique hypnotique. Le film équilibre parfaitement entre créer de la tension et révéler les personnages.

Mais ce qui distingue vraiment Thief, c’est une scène spéciale dans un restaurant. Nous voyons ici Frank avec Jessie, jouée par Tuesday Weld, une femme avec qui il entame une relation. La scène est remarquable car elle rompt avec le scénario serré habituel de Mann et plonge les personnages dans une conversation émotionnellement profonde. C’est un moment de sincérité et d’humanité dans un monde qui tourne habituellement autour du crime et du professionnalisme.

Thief n’est pas seulement un grand film, mais c’est aussi un début impressionnant qui a jeté les bases d’autres œuvres de Michael Mann. Cela montre sa capacité à explorer des personnages complexes et leurs désirs, le tout avec beaucoup de flair visuel. Mann savait dès le début qu’il voulait raconter plus qu’une simple histoire passionnante et cela se voit clairement dans ce film remarquable.

1. Chaleur (1995)

La chaleur est à l’ancienne, convaincante et intense. Le film de trois heures est quelque peu cliché, mais il l’accepte et le pousse à l’extrême. D’une durée de trois heures, Michael Mann traite son histoire de flics contre voleurs et de voleurs contre flics comme s’il s’agissait d’une tragédie classique et mythique avec un message profond à transmettre. Et il y parvient avec un savoir-faire extraordinaire. Pourtant, Heat, malgré tout son sérieux, est aussi fou qu’un clou de porte.

Les acteurs légendaires Al Pacino et Robert De Niro (qui n’apparaissent malheureusement ensemble à l’écran que dans la scène du dîner) se font face dans ce film, l’un est un policier un peu déséquilibré et accro à la cocaïne, l’autre une vieille star un peu plus calme en termes de de braquer une banque. Le film est constamment une sorte de jeu du chat et de la souris et Michael Mann ne sait guère comment donner du repos au spectateur et maintient ainsi bien l’attention. Les trois heures de ce film d’action au rythme rapide sont la moitié.

C’est Pacino qui incarne un personnage d’une tendre compassion, notamment dans ses interactions avec sa belle-fille suicidaire, interprétée par la très jeune Natalie Portman, ou lorsqu’il partage un moment émouvant avec la mère d’une victime décédée. C’est la volonté de Mann de laisser ses personnages énoncer explicitement les thèmes centraux du film : les similitudes entre les criminels et les forces de l’ordre, les luttes des professionnels pour maintenir des liens personnels et l’idée que le travail devient leur identité. C’est une symphonie d’acteurs masculins remarquables qui élèvent la voix dans des confrontations passionnées. Il s’agit d’une fusillade massive au cœur de Los Angeles, qui se déroule en journée.


© 1995 Divertissement à domicile Twentieth Century Fox