Le retour d’un vieux héros de cinéma
Quiconque existe depuis un certain temps sait que les jeux basés sur des films n’ont pas vraiment de bons résultats. Finition bâclée, souvent super courte et techniquement, le gameplay laisse souvent beaucoup à désirer. Pourtant, cela n’arrête pas le développeur Teyon. Le studio avait déjà proposé sa propre version de la série Terminator et cette fois, c’est au tour du bon gars du métal, RoboCop, de briser la stigmatisation des jeux de cinéma.
Un hommage clair aux œuvres cinématographiques du réalisateur néerlandais Paul Verhoeven, vieilles aujourd’hui de plus de 30 ans. Vous avez la chance de vous glisser dans la peau d’Alex Murphy, autrefois flic assidu et maintenant tank ambulant blindé en métal qui a une réponse à chaque situation. Y compris des one-liners juteux. Et maintenant, après toutes ces années et de nombreuses suites et remakes médiocres, il y a enfin une nouvelle aventure qui ravira à la fois les anciens fans et les nouveaux venus dans la franchise.
RoboCop : Rogue City se déroule entre le deuxième et le troisième film de la franchise. Détroit est toujours un terrain fertile pour le crime et tout ce crime est en outre alimenté par un nouveau visage mystérieux aux poches très profondes et aux plans qui ne peuvent pas survivre à la lumière du jour. Logiquement, tous les gangs de la ville veulent faire des affaires avec ce nouveau pion et vous, en tant que RoboCop, pouvez travailler dur pour mettre un terme à tous ces plans criminels infâmes.
Fidèle au matériel source
C’est une histoire qui ne remportera certainement aucun Oscar, mais c’est la motivation parfaite pour se donner à fond en tant qu’officier mécanicien. Et le jeu fait cela tout en restant étonnamment fidèle au matériel source. De nombreux personnages connus sont également présents, les effets sonores emblématiques des films originaux tonnent depuis vos enceintes et la cerise sur le gâteau est peut-être Peter Weller qui est présent pour assurer une nouvelle fois la voix de RoboCop.
Le jeu n’hésite pas à faire secrètement allusion à certaines critiques sociales, tout comme l’original aimait le faire. Mais le côté humain du cyborg bénéficie également de suffisamment de temps à l’écran. Par exemple, RoboCop fait l’expérience de divers flash-backs sur l’époque précédant l’attentat contre sa vie et il parle à plusieurs reprises avec un psychologue qui donne de l’espace à son côté humain pour briller. Force est de constater que les développeurs ont une passion évidente pour la licence et que l’authenticité transparaît de toutes parts.
La question clé demeure alors : une telle base authentique se traduit-elle également par un gameplay divertissant ? Cette réponse est un peu plus double. Rogue City fait très bien un certain nombre de choses, mais il y a aussi quelques mises en garde claires qui nuisent à l’expérience de jeu. Le cœur du gameplay, abattre des hordes de criminels, est de loin l’un des points forts du jeu. Armé de votre fidèle Auto 9, vous couperez des kilos d’avance à tous vos adversaires. RoboCop ne fait pas de subtilité, il est donc rare de se mettre à couvert.
Tirez comme un vrai boss final
Souvent, vous courez droit dans la foule et tirez sur tout le monde sans hésiter. Le punch que délivrent vos armes et le son que fait l’Auto 9 à chaque volée tirée ne vous ennuieront jamais un instant. Vous pouvez affiner votre style de jeu au fur et à mesure que le jeu progresse avec des points de compétence que vous pouvez dépenser, par exemple, pour faire plus de dégâts ou améliorer votre armure.
Mais l’Auto 9 lui-même peut également être personnalisé avec divers circuits imprimés et mises à niveau, ce qui peut être assez drastique. Par exemple, un seul circuit imprimé garantit que vous n’aurez jamais à recharger, au détriment de la précision de vos tirs. Un autre circuit imprimé fait exactement le contraire et transforme votre arme en un véritable tireur d’élite, avec des tirs simples qui font chacun beaucoup plus de dégâts.
Cela donne au tournage cette profondeur supplémentaire qui profite au gameplay, surtout si vous avez parcouru les rues numériques de Détroit pendant dix heures. C’est la profondeur et la variété qui manquent parfois un peu plus loin dans le jeu. En plus de tous les tournages principaux, en tant que RoboCop, vous descendez aussi beaucoup dans la rue pour faire un travail de détective à l’ancienne.
Le monde du jeu manque de décoration et de finition
La structure du monde semi-ouvert du jeu vous donne l’opportunité d’explorer Détroit à votre guise au milieu de la violence et d’interagir avec les innombrables missions secondaires proposées par le jeu. Le problème ici est que la ville elle-même semble parfois assez stérile et déserte. Hormis une poignée de PNJ, vous trouverez peu d’agitation dans le monde de Rogue City.
Les missions qui vous sont présentées sont souvent de conception très simple. Marcher du point A au point B, parler à la personne Ce n’est pas très spécial et parfois même un peu ennuyeux. De plus, les conversations que vous avez avec les habitants de Détroit semblent souvent superficielles et ont peu d’impact. Vous avez la possibilité de choisir plusieurs options de dialogue, comme dans de nombreux jeux Bethesda. Mais les conséquences de ces choix sont à peine perceptibles dans la suite du jeu.
Ce n’est qu’à la fin que les conséquences vous sont présentées (le jeu a plusieurs fins), mais là aussi les différences sont très minimes. Du coup, RoboCop Rogue City paraît parfois un peu trop superficiel et c’est bien dommage, tant la première impression est forte. C’est d’ailleurs un peu plus tard dans le jeu que la finition technique fait défaut dans de nombreux domaines. Les voix ne sont pas toujours synchronisées, l’animation des personnages est parfois très boisée et les cinématiques bégaient et présentent des artefacts clairs en blocs.
RoboCop Rogue City Review – Divertissant, mais pas parfait
Il est logique qu’un petit développeur doive se contenter d’un budget plus petit et il n’est pas nécessaire que tout soit parfait. RoboCop Rogue City est parfois si rude que cela gêne le plaisir du jeu. Et c’est bien dommage, car ces critiques cachent un beau produit issu d’une équipe de développement passionnée.
Pour tous ceux qui ont des doutes, n’écartez pas complètement cette aventure RoboCop pour l’instant. Le coup dur est peut-être un peu trop fort, mais laissez ce festin de tir cuire au four pendant encore quelques mois. Avec quelques patchs et un prix promotionnel, RoboCop transforme Rogue City en cette délicieuse collation qui ravira tous les amateurs de tir (nostalgiques).