De nombreuses œuvres antérieures d’Anderson ont commencé à paraître très similaires. Certains téléspectateurs apprécient ce style reconnaissable, tandis que d’autres pensent qu’il est temps pour Anderson d’évoluer et d’innover. Quoi qu’il en soit, les courts métrages qu’il a récemment réalisés constituent une étape intéressante dans une direction quelque peu nouvelle.
L’un des aspects marquants de ces courts métrages est le casting. Au lieu de s’appuyer sur un ensemble de stars hollywoodiennes, Anderson a opté pour un groupe d’acteurs plus modestes et plus dévoués. Ralph Fiennes, qui est apparu dans les films précédents d’Anderson, incarne Roald Dahl dans les moments interstitiels. Mais il incarne également plusieurs autres personnages fascinants. Il en va de même pour les autres acteurs de ces courts métrages, comme Dev Patel, Rupert Friend, Ben Kingsley et Benedict Cumberbatch. Ce qui rend ces acteurs spéciaux, c’est la façon dont ils sont utilisés dans les histoires de multiples manières différentes.
Chaque court métrage propose une large gamme d’accents, des changements de costumes (parfois même au sein d’une même scène) et des performances d’acteur très différentes. Ce que l’on voit dans les courts métrages ne sont pas des caricatures, mais plutôt une poignée d’acteurs s’adaptant aux besoins de l’histoire. C’est rafraîchissant et montre le savoir-faire des acteurs et du réalisateur.
À propos des quatre courts métrages eux-mêmes : Ces courts métrages sont présentés sans présentation théâtrale claire ni titre général, donnant au spectateur la liberté de les regarder dans n’importe quel ordre.
La merveilleuse histoire d’Henry Sugar
Le point de départ recommandé est le plus long des quatre, La merveilleuse histoire d’Henry Sugar. Avec une durée de jeu de 40 minutes, c’est la série la plus complète et la plus impressionnante. Le film a une forme de narration intéressante avec plusieurs narrateurs qui font avancer l’histoire. De longs plans de caméra nous font passer d’une histoire de vie à l’autre. C’est un régal visuel et une narration magistrale. Certainement le point culminant de cette série de courts métrages.
Poison
Dans Poison, nous voyons Dev Patel en pleine forme, avec un style narratif rapide qui nous emmène dans l’histoire mouvementée d’un serpent qui pourrait être au-dessus de son ami, un rôle tendu de Benedict Cumberbatch. La paranoïa de l’ami se transforme rapidement en colère envers un sympathique médecin hindou, joué par Ben Kingsley, entraînant un choc émotionnel similaire à la nouvelle. Ce film est une montagne russe d’émotions et d’excellentes performances de la part des acteurs impliqués.
Le cygne
Un autre court métrage, The Swan, présente une toute autre ambiance. Nous avons ici affaire à un minimalisme oppressant et à un confinement. Le court métrage se déroule dans des sentiers forestiers exigus alors que Rupert Friend assume divers rôles, dont celui du pauvre Peter Watson. Il est à noter que dans ce film, Anderson choisit que le narrateur de Friends déclare qu’il est Peter. Le Cygne est peut-être le plus émouvant et le plus intrigant des quatre courts métrages.
Le Ratcatcher
Enfin, nous avons The Ratcatcher, avec Richard Ayoade qui le guide à travers une étrange rencontre avec un joueur de flûte, joué par Ralph Fiennes. L’histoire vous laisse un sentiment étrange et ajoute même un personnage nommé Ole Jimmy d’une autre nouvelle de Dahl intitulée Rummins. » Ce film offre un aperçu fascinant du côté sombre de la narration de Dahl.
Il est frappant de constater que les histoires qu’Anderson a choisies dans l’œuvre de Dahl ont un accent saisissant. Ce sont des histoires centrées sur des personnages qui explorent la capacité humaine à la cruauté. Ce qui est frappant, c’est qu’il n’y a presque aucune autre dynamique de genre à l’écran. Les histoires tournent autour de garçons et d’hommes souvent comparés à des animaux. C’est une prémisse très intéressante.